Point de presse live du porte-parole adjoint du MEAE

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Q&R - Point de presse live (16 mai 2024)

Q - J’ai une question concernant la négociation qui aura lieu ce week-end entre la France et les Philippines, concernant le possible accord des forces en visite. Est-ce qu’on peut avoir un peu plus de détails ? Qui va participer à la négociation ? Et est-ce qu’on peut s’attendre à des annonces à la (…)

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Q&R - Point de presse live (2 mai 2024)

Questions/Réponses

Q - Certains médias israéliens disaient hier que la France aurait proposé aux Israéliens d’accueillir à Paris des négociations indirectes entre le Liban et Israël pour mettre fin aux affrontements à la frontière entre les deux pays. Est-ce que vous pourriez nous en dire davantage sur l’état d’avancement des propositions concrètes de la France pour contribuer à la désescalade ?
Une deuxième question, sur votre réaction à l’attaque contre un convoi humanitaire jordanien par des colons israéliens extrémistes.

R - Sur votre première question, le Ministre a fait des propositions pour stabiliser la zone, au travers d’ ;une feuille de route qu’ ;il a partagée avec ses homologues israélien et libanais. Il a de nouveau abordé ce point, lors de son déplacement ces derniers jours, puisqu’il a vu l’ensemble des autorités au Liban, ainsi qu’en Israël. Nous avons reçu un retour positif et favorable des autorités libanaises, et nous espérons que nous aurons une réaction israélienne prochainement. Je n’ai pas particulièrement d’annonce à faire et pas de commentaire à faire sur ce que vous évoquez, à savoir une éventuelle réunion à Paris, mais ce qui est clair c’ ;est qu’il s’agit pour nous d’arriver à une application pleine et entière par toutes les parties de la résolution 1701 du Conseil de sécurité afin de maintenir une situation stable et calme à la frontière au Sud-Liban, et nous appelons pour cela toutes les parties à la retenue. Il est évident, dans ce contexte, que la FINUL joue un rôle décisif pour éviter le scénario du pire. La France salue et soutient l’action de la FINUL, comme l’a redit d’ailleurs le Ministre, lors de son passage au Liban samedi dernier.

Sur votre deuxième question, sur le convoi jordanien, nous condamnons fermement les attaques perpétrées par des colons israéliens contre un convoi humanitaire jordanien à destination de la population civile de Gaza. Nous exprimons notre pleine solidarité avec la Jordanie. Nous notons que ces attaques interviennent dans un contexte d’urgence humanitaire absolue à Gaza, et alors que se sont multipliées ces derniers mois les violences exercées par les colons, notamment à l’encontre de civils palestiniens en Cisjordanie. Il est, dans ce contexte, de la responsabilité des autorités israéliennes de faire cesser ces violences de la part des colons, et tout particulièrement, en l’espèce, de protéger les convois humanitaires afin de permettre la pleine opérationnalisation de leurs annonces sur l’ouverture des points de passage dans le nord de la bande de Gaza. Israël doit permettre un accès immédiat, sûr et sans entrave de l’aide, comme cela a été demandé par la Cour internationale de justice. De la même manière, la protection des travailleurs humanitaires doit être garantie en toutes circonstances. Enfin, pour conclure, je vous rappellerais que seul un cessez-le-feu permettra la protection des populations civiles et l’entrée massive de l’aide dont elles ont besoin dans la bande de Gaza.

Q – J’ai deux questions. Sur le Liban, est-ce qu’ ;il y a une coordination entre la France et les États-Unis, par rapport aux deux propositions qui ont été faites ? Parce qu’on a le sentiment que la France propose, en particulier, un retrait du Hezbollah d’une dizaine de kilomètres à partir de la frontière israélo-libanaise, et les États-Unis 7 km. Donc qu’en est-il de cette coordination, s’ ;il y en a une ?
Et d’autre part, vous avez parlé tout à l’heure des contours d’ ;une solution politique dans l’après-guerre à Gaza. En cas de trêve, est-ce que cela veut dire que, dans le cadre de cette solution politique, la France souhaite une reconnaissance rapide d’un État palestinien ?

R - Sur votre première question, les propositions qui ont été faites par le Ministre se font en coordination avec nos partenaires, et ce depuis le début de la crise.

Nous avons un dialogue ouvert et permanent avec l’ensemble de nos partenaires sur le sujet. Je n’ai pas de détails précis sur la question que vous soulevez, sur la question du nombre de kilomètres, mais ce sont des propositions qui sont partagées avec nos partenaires depuis le début puisque, encore une fois, et c’est ce que je disais, le Ministre les a données aux autorités libanaises et aux autorités israéliennes. Donc bien évidemment, ce sont des propositions qui sont connues de nos partenaires.

Sur les contours de la solution politique, cela fait partie du troisième pilier qui avait été défini par le Président de la République, à savoir avancer sur la question d’une solution politique du conflit, donc une solution à moyen ou long terme. Sur la question de la reconnaissance, le Président de la République l’a dit et le Ministre l’a aussi dit : il n’y a pas de tabou sur cette question, mais la reconnaissance de l’État palestinien doit être utile dans le processus de paix.

Nous continuons à œuvrer pour une solution à deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité. L’idée, pour le moment, c’est de poser un peu les premiers paramètres qui permettront ensuite d’avancer sur une solution politique. Nous sommes convaincus que les aspirations du peuple palestinien à disposer d’un État sont légitimes. Cela doit être un État viable, basé sur un territoire contigu avec une Autorité palestinienne revitalisée. Et c’est pour cette raison qu’il est important de reprendre cette discussion. Encore une fois, la reconnaissance de l’État palestinien n’est pas un tabou, mais elle doit être utile dans le processus qui est devant nous.

Q - Vous avez mentionné la rencontre entre le ministre Séjourné et son homologue brésilien. Est-ce qu’il est question d’essayer de persuader, de convaincre les Brésiliens de participer à la conférence sur l’Ukraine qui se tiendra en Suisse, étant donné que les Brésiliens disent que ça ne fait aucun sens de participer à une conférence de paix sur l’Ukraine si les Russes ne sont pas présents ?

R - La conférence qui sera organisée en Suisse au mois de juin, sur l’Ukraine justement, est une conférence qui va dans le bon sens parce qu’elle s’ ;inscrit dans le cadre du plan de paix porté par le président Zelensky. Nous avons fait valoir à plusieurs reprises notre soutien à toutes les initiatives qui pourraient être respectueuses du droit international et susceptibles de concourir à une paix juste et durable pour l’Ukraine. La France y participera activement. Je pense que tout pays qui souhaiterait y participer pourrait être le bienvenu. C’est une conférence internationale qui réunit de nombreux pays, donc évidemment, ce serait quelque chose de bienvenu.

Q - Est-ce que ça fait partie des discussions ?

R - Comme je vous l’ai dit dans les propos liminaires, le Ministre discutera avec son homologue brésilien des grandes crises internationales, et notamment l’Ukraine. Je pense que c’est un sujet qu’ils vont évoquer. Je vous renvoie au communiqué qui aura lieu à l’issue de leur discussion pour connaître la teneur de leur discussion. C’est une rencontre qui a lieu cet après-midi. L’Ukraine est évidemment à l’ordre du jour des discussions, mais je ne sais pas si le point spécifique de la conférence de paix qui est organisée en Suisse sera précisément abordé.

Q - Monsieur le Porte-parole, sur la base du principe que la France parle à tout le monde, est-ce qu’il y a eu un contact entre M. le ministre et le Hezbollah, directement ou indirectement par des officiels libanais ?

R - Le Ministre a vu, comme je vous l’ai dit, son homologue libanais lorsqu’il est allé au Liban, et il a vu, en plus, M. Nabih Berri, qui était à son agenda. Et je pense que pour ce qui concerne sa visite au Liban samedi, ce sont les deux seuls qu’il a eu l’occasion de voir.

Q - Mohamed Raad, par exemple, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, que le Président de la République avait vu en 2020 ?

R - Je n’ai pas ces détails.

Q - Est-ce que ce contact indirect peut avoir des répercussions positives, d’après le Quai d’Orsay ?

R - Encore une fois, nous sommes engagés pour essayer de faire baisser la tension à la frontière sud du Liban, et donc, encore une fois, c’est la raison pour laquelle nous avons soumis des propositions aux Libanais et aux Israéliens, sur lesquelles il leur revient de nous revenir. Ces propositions sont discutées actuellement, donc on aura l’occasion de revenir sur ce point, lorsque nous aurons un retour. Nous avons déjà eu un retour des autorités libanaises. Mais nous attendons toujours le retour des autorités israéliennes sur le sujet.

Q - Le Ministre était à Riyad, je crois, lundi, pour assister à une réunion, justement, entre plusieurs chefs de diplomatie. Blinken, côté américain, le Prince Farhan, côté saoudien, ont déclaré que le dossier du, comment dirais-je, du rapprochement avec Israël est quasiment bouclé pour ce qu’il en est de la relation États-Unis Arabie Saoudite. Est-ce que vous considérez que c’est une bonne chose que Saoudiens et Américains avancent dans ces négociations, une bonne chose en particulier peut-être pour, comme l’a dit le président, pour isoler l’Iran ?

R - Alors, je ne suis pas sûr de pouvoir vous faire des commentaires sur ce point-là spécifiquement en fait.

Q - Est-ce que vous avez des éléments sur ce qui pourrait en être de la trêve ? Est-ce qu’on a des éléments précis ? Et sur les trois otages français, est-ce que le ministre a eu des signaux que ces trois otages français étaient toujours en vie ?

R - Le Ministre s’est exprimé sur ces sujets. Nous espérons toujours, et c’est une de nos priorités, que les trois otages français fassent partie des otages concernés par une libération prochaine. Il y a des discussions qui sont en cours actuellement. Encore une fois, la priorité pour nous est de voir ces trois otages libérés et nous espérons qu’ils feront partie de la prochaine vague de libération. C’est notre priorité absolue, mais je n’ai pas plus de détails sur le fond des discussions qui ont lieu actuellement.

Q - Vous avez des preuves de vie ?

R - Je n’ai pas de plus de détails que ça.

Q - On ne sait s’ils feraient partie de la… parce qu’on connaît quand même la première catégorie d’otages qui pourraient être libérés par le Hamas : des femmes, des hommes âgés de plus de 60 ans. Est-ce que, je n’ai plus en tête le pointage, ils feraient partie de cette première catégorie ?

R - Les discussions, d’ ;une manière générale, sur les libérations d’otages sont toujours des discussions extrêmement complexes. Elles le sont dans ce cas. Et nous sommes obligés à une certaine forme de discrétion sur le sujet, en attendant d’avoir la joie de les voir sortir. Pour le moment, notre priorité c’est qu’ils puissent être libérés.

Q - Et sinon, parce qu’il y a eu des déclarations, lundi, de responsables du Hamas, ensuite d’Égyptiens, qu’a vus le Ministre qui étaient relativement optimistes. Ensuite, on voit bien qu’il reste encore quelques points à régler. À la lueur de ces rencontres, est-ce que la France est relativement optimiste ou elle considère qu’ ;il y a encore beaucoup de chemin à parcourir ?

R - La presse a fait état d’une certaine forme d’optimisme dans ces discussions, mais encore une fois ces discussions qui sont complexes. Et on sait que ce sont des discussions qui sont en cours depuis longtemps et que rien n’est agréé si tout n’est pas agréé. Ce sont des discussions qui sont extrêmement sensibles. Donc vous me permettrez de ne pas m’exprimer sur le sujet.

Q - Je voulais juste faire un follow up sur cette idée qu’ ;il aurait pu y avoir une trêve. On n’a toujours pas de réponse du Hamas sur l’offre qui a été faite d’Israël. Est-ce M. Séjourné a eu des éléments laissant à penser que l’espoir d’une trêve s’éloigne ? Et par ailleurs est-ce que vous avez des éléments sur le passage d’aide humanitaire ? Je sais que c’était un point qu’il avait soulevé pour pouvoir faire passer plus d’aide humanitaire ? Est-ce qu’il a eu des garanties par Israël que cela pourra être le cas ?

R - Le Ministre s’est entretenu avec son homologue égyptien sur les questions de la trêve, mais qui sont liées, ce sont des négociations qui sont liées avec la question de la libération des otages. Donc encore une fois, sur ce sujet-là, vous me permettrez de ne pas faire de commentaires. Nous espérons la libération des otages et la mise en place d’une trêve qui conduira à un cessez-le-feu. Sur les questions des accès humanitaires, le Ministre en a en a évidemment parlé avec ses homologues. La position de la France est claire sur le sujet : on continue à dire qu’il ne doit pas y avoir d’entrave à l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, et ce, par les différents points d’entrée, que ce soit les points d’entrée maritimes, mais surtout des points d’entrée terrestres pour permettre l’entrée de camions qui permettront d’acheminer l’aide humanitaire nécessaire aux populations de Gaza. C’est la raison pour laquelle nous avons appelé les autorités israéliennes à se conformer à leurs obligations en la matière ; c’est la raison pour laquelle nous avons condamné l’attaque du convoi jordanien par des colons. Le Ministre a rappelé ces obligations aux autorités israéliennes, lors du segment israélien de son déplacement, il y a quelques heures.

Q - Comme vous l’avez dit tout à l’heure, la France souhaite un cessez-le-feu durable à Gaza. Quand le Premier ministre israélien dit « quel que soit le résultat des négociations, il y aura une opération à Rafah », c’est-à-dire avec trêve ou pas. Donc la France est en opposition avec cette affirmation ?

R - Sur Rafah ?

Q - Non. Sur la déclaration de Benyamin Netanyahou qui dit « quel que soit le résultat des négociations, -trêve ou pas-, il y aura une opération à Rafah ».

R - On a déjà à plusieurs reprises dit que cette opération à Rafah, nous y étions opposés. Le Président de la République l’a dit. Il l’a redit, lors de son dernier entretien avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. C’est un message que nous avons repassé aux autorités israéliennes et que le Ministre a repassé aux autorités israéliennes, lors de son déplacement. Sur ce point, c’est clair : nous sommes opposés à une intervention israélienne à Rafah. Le cessez-le-feu doit être mis en place et doit être durable, parce que c’est la condition pour un début de solution, notamment sur le terrain humanitaire. Et on sait que les populations de Gaza ont terriblement besoin d’aide humanitaire.

Q - Sur un tout autre sujet, la ministre des Affaires étrangères Argentine doit rencontrer Monsieur Séjourné, demain matin ; est-ce que vous avez des éléments sur l’objet de la réunion et est-ce qu’il va y avoir une déclaration ou autre, à l’issue de cette rencontre ?

R - Il rencontrera effectivement son homologue demain matin. Cela fait suite à une première rencontre qu’ils ont eue, lors du déplacement du Ministre en Argentine, il y a quelques semaines. Je vous renvoie à la déclaration qui aura lieu à la suite de l’entretien, mais je pense que ce sera un entretien qui parlera de relation bilatérale, d’opportunité de coopération économique et autres ; et puis aussi une occasion, l’Argentine étant un pays membre du G20, d’évoquer les différents sujets qui sont à l’ordre du jour du G20, notamment en matière d’enjeux globaux et de climat, tout particulièrement, puisque le Ministre est en charge des négociations sur le climat, et évidemment des grandes crises internationales comme l’Ukraine ou le Proche-Orient.